Tome LX, 2023

ELISABETA NEGRǍU
Hagiography and Identity: Saints from the Dioceses of Dacia and Thrace in Balkan Medieval Menologia (10th–16th Centuries)

Abstract
All the sanctuaries of the local martyrs in Dacia and Thrace, without exception, were destroyed and the episcopal sees in the region were lost to the Avar, Slavic, and Bulgar invasions of the Balkans in the 6th and 7th centuries. Only those local saints whose relics were taken to Constantinople, had an active cult in the Byzantine capital or were included in the Constantinopolitan Typicon and the Byzantine menologia had their memory still conserving in the Middle Byzantine period. Along with the Christianization of the Bulgars and the establishment of their local ecclesiastical structures in ca. 870 AD, Bulgarian Church adopted the calendar of the Typicon of Constantinople. With the conquest of Bulgaria started under John Tzimiskes and completed by Basil II, the presence of the Dacian and Thracian saints in the Byzantine calendars increased. However, the Byzantine attempts to re-transplant these cults in Bulgaria remained unsuccessful. There was apparently a fear that these cults would justify the claim of the Byzantine rule over these territories, which led to the deletion of the mentions of Durostorum/Drastar, Moesia, or Danube from the Bulgarian menologia, or to their reduction to a minimum. Instead, the Balkan Churches, especially from the late 12th to the 14th centuries, focused on the canonization of their local Slavic saints as a mark of their own identity. The emphasis put on the local Slavic saints suggests a desire to build their own identity that would reflect the ecclesiastical and political history of these states, other than the Byzantine one. This identity construction was reflected in the panegyrics of the local South Slavic saints and was then transferred through the circulation of manuscripts and iconography to the Romanian Principalities in the 15th century, where it was perpetuated after the fall of the Balkan states.
Keywords: cults of saints, Dacia and Thrace, the Middle Byzantine period, Balkan churches, menologia

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DANA JENEI
The Mural Painted Decoration of the Closius House in Brașov (c. 1530–1800)

Résumé
La décoration murale peinte découverte et restaurée à l’intérieur de la Maison Closius, qui abrite aujourd’hui le Musée de la Civilisation Urbaine de Brașov, située dans la place principale de la ville, reflète les phases historiques de construction, datant entre le XVIe et le XIXe siècles. L’étape de 1800, mieux documenté et preservé, se caractérise par un programme néoclassique unique, avec des têtes antiques peintes en grisaille et des motifs allégoriques rococo adaptés d’après le Livre des Arts de François Boucher, qui ont été intégrés dans le concept général.
Keywords: Brașov, Transylvania, mural painted decoration, Renaissance, Baroque, François Boucher, Neoclassicism

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LUIGI BAMBULEA
Tradition interprétative et culture visuelle. L’Adoration des Mages de Léonard de Vinci: genèse de l’image en tant qu’exégèse (des textes, doctrines, rituels, fêtes et processions)

Résumé
Toute diégèse est une exégèse. Plus précisément, toute narration implique une philosophie et se fonde sur une lecture préalable de ses propres re(s)-sources. En tant que discours, l’oeuvre d’art suppose d’abord une interprétation de ses sources, si bien qu’elle n’est jamais une simple illustration neutre des thèmes ou des textes qu’elle re-présente, mais un acte herméneutique. Aussi l’analyse visuelle requiert-elle une décodification multispectrale, seule propre à récupérer les différents niveaux du système de signification. Ce sont là les prémisses de notre présente étude, l’objet à déchiffrer étant „L’Adoration des Mages” de Léonard de Vinci, à la fois objet d’adoration et concept doctrinaire, se trouvant en immersion dans une culture (catholique, urbaine) et dans toute une tradition de représentation (art sacré, de la Renaissance). L’analyse qui suit est une démonstration de la fonction de miroir que remplit l’image (s’y reflètent aussi les récepteurs eux-mêmes, en tant que témoins et adorateurs contemporains), tout en se proposant de déchiffrer la composition de l’oeuvre, compte tenu de l’ensemble culturel et social insinué dans les structures de profondeur de celle-ci (l’ecclésiologie moyenâgeuse, l’anagogie, la théo-politique florentine, les mystères et les festivals du Moyen-Âge dédiés aux Mages). En mettant un accent particulier sur les sources extra-esthétiques de l’image („Stella Officium”, „Festa dei Magi”, Florence comme «théâtre du monde»), l’enquête que nous menons finit par révéler l’effort de Léonard ou l’intention du commanditaire d’assimiler l’histoire de la rédemption et la géographie sacrée en les situant au cadre florentin, par l’actualisation de l’Épiphanie qui devient un événement toscan (censé instaurer une „harmonia mundi pérenne”), mais non sans y avoir une relation évidente entre l’Épiphanie originaire (de l’Antiquité) et celle finale (eschatologique). En mettant à l’épreuve une ample bibliographie et une riche iconographie, l’auteur de laprésente étude s’est vu articuler quelques perspectives innovantes sur le sujet dont il traite.
Keywords: The Adoration of the Magi, Epiphany, Magi, theo-politics, Renaissance, Quattrocento, anagogy, speculum, “figurative reality”

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ADRIAN-SILVAN IONESCU
History and Iconography. An Almost Forgotten Armed Conflict in Pictures: the Crimean War, 1853–1856

Résumé
La Guerre de Crimée fut la première guerre moderne, pendant laquelle on a adopté beaucoup de nouveautés techniques: l’armement a bénéficié d’une modernisation, on a transporté sur la voie ferrée les troupes et les matériaux, on a introduit le télégraphe pour les communications rapides, on a employé les tranchées pour la protection des troupes. Toujours pendant cette guerre apparaissent les correspondants de presse, dont le premier fut l’irlandais William Howard Russell, envoyé spécial du journal The Times.
Il faut également inscrire dans les nouveautés la photographie, employée pour la première fois en tant que moyen de documentation sur l’évolution des événements armés. Le photographe bucarestois Carol Pop de Szathmari a été le premier photographe de guerre du monde qui a documenté la Campagne Danubienne de 1854. 11 mois plus tard, Roger Fenton est allé en Crimée pour exécuter des photographies des troupes alliées ottomanes-françaises-britanniques. Après la chute de Sébastopol, James Robertson a photographié les restes des fortifications de la ville. C’est toujours à lui qu’on doit des portraits du maréchal Omer Pasha, l’homme forte du jour dont le visage a été immortalisé par de nombreux artistes et photographes. Le peintre hongrois Constantin Daniel Rosenthal lui avait déjà fait un portrait lorsqu’il se trouvait à Giurgewo, en 1848. Le photographe autrichien Ludwig Angerer est l’auteur d’un autre portrait remarquable.
Dans la presse illustrée, il y avait souvent des portraits des commandants des troupes belligérantes, aussi bien que des compositions inspirées par la guerre.
Certains artistes se sont déplacés sur le théâtre de guerre, tel que Theodor Aman et Horace Vernet, qui ont réalisé des peintures de grandes dimensions avec des scènes de combats. D’autres, tel que Isidore Pils, ont exécuté des peintures inspirées par la guerre issues de leur imagination.
La Guerre de Crimée a produit une riche iconographie qui contribue essentiellement à la constitution d’une propre histoire illustrée.
Keywords: Crimean War, Omer Pasha, C. D. Rosenthal, C.P. Szathmari, Roger Fenton, Ludwig Angerer, Constantin Guys, Horace Vernet, Adolphe Yvon, Isidore Pils, Theodor Aman

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CHRONIQUE ET VIE SCIENTIFIQUE

L’exposition Prague Pallas & Moravian Hellas. 1902: Auguste Rodin in Prague and Moravia (Pražskà Pallas a Moravskà Hellas. 1902: Auguste Rodin v Praze a na Moravĕ), Galerie hlavniho mĕsta Prahy, Dům fotografie, le 25 octobre 2022 – le 29 janvier 2023 (Adrian-Silvan Ionescu), p. 135

Tűrquiye – Romania Joint Military History Symposium, le 8–9 mai, 2023, Istanbul (Adrian-Silvan Ionescu), p. 145

L’exposition rétrospective Victor Brauner. Inventions et magie, Musée National d’Art de Timișoara, le 17 février – le 28 mai 2023 (Cristian-Robert Velescu), p. 153

L’exposition Silvan – un portraitiste parmi les lettrés, les acteurs et les musiciens du XXe siècle, Musée d’Art de Craiova, le 11 mai – le 19 juillet 2023 (Cătălin Davidescu), p. 158

Two Exhibitions of Design Works by Salvador Dali in Ruse, Bulgaria, Regional History Museum in Ruse, March – June, 2023 (Marian Țuţui), p. 160

A Retrospective Exhibition, The Painter Sami Briss, A Closing Circle, Ţara Crișurilor Museum, Oradea, March 22 – April 30, 2023 (Marian Țuţui), p. 165

Adrian Ghenie’s solo show The Impossible Body, Art Encounters ̷ ISHO Pavilion, Timișoara, April 20 – July 9, 2023 (Ioana Apostol, Eduard Andrei), p. 168

The Exhibition Ion Vlasiu. I Have Left My Village, July 6 – August 20, 2023, The Municipality Museum of Bucharest (Virginia Barbu), p. 173

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COMPTES RENDUS

ALICE ISABELLA SULLIVAN, The Eclectic and Visual Culture in Medieval Moldavia (Visualizing the Middle Ages 15), Brill, Leiden-Boston, 2023, 487 p. (Elisabeta Negrău), p. 177

ALEXANDRA CHIRIAC, Performing Modernism. A Jewish Avant-Garde of Bucharest (Amelia Miholca), p. 179

CRISTIAN-ROBERT VELESCU, Preavangardă și avangardă. Transformări caleidoscopice în arta începutului de secol XX. (O încercare de arheologie culturală) (Doïna Lemny), p. 181

ADRIAN-SILVAN IONESCU (coord.), SILVAN: un portraitiste parmi les lettrés, les musiciens et les acteurs du XXe siècle, Musée d’Art de Craiova, 2023, 144 p. + ill. (Aurelian Stroe), p. 182

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